“Je suis grosse, mais pas pour les raisons que vous croyez.”

Comme vous, j'ai été mince jusqu'à l'âge de 20 ans. Belle et légère, j'étais appréciée, désirée et même prise comme modèle. Puis, sans crier gare, les premiers kilos se sont invités dans ma vie. “Après tout, me disais-je, je frôlais la maigreur il n'y a pas si longtemps, ce n'est donc pas 5 kilos de plus qui allaient m'alarmer.” Sauf que ces intrus ne se sont pas arrêtés là, ils ont rapidement revendiqué les dix. Consciente du précieux privilège que j'étais en train de perdre – la minceur – j'ai entamé ces régimes « magiques », mais hélas incessants. Car à peine j'en perdais cinq qu'ils revenaient à la charge, traînant avec eux un allié de poids : le kilo supplémentaire. C'est ainsi que, lancée dans un rythme de yoyo épuisant, j'ai fini par endosser l'étiquette d'obèse.

Je suis grosse, mais pas pour les raisons que vous croyez. Toutes ces restrictions qui m'ont été imposées ont fait qu'aujourd'hui, j'ai plus de retenue dans le manger que la majorité de mon entourage. Pourtant, je suis celle qui est montrée du doigt, soupçonnée de trop manger. S'ils savaient à quel point je me rationne et je me prive ! Je le faisais parce qu'on me l'a dit : « moins de calories, plus de sport. » « N'abuse pas des féculents. » « Pense à jeûner avant les fêtes de Noël. »

De nature sociable, j'ai toujours assisté aux rencontres festives : familiales, amicales et professionnelles. J'y faisais souvent acte de présence, contrainte par la retenue. Je restais sage, évitais de trop bouger de peur de bousculer. Pourtant, malgré tous mes efforts, j'étais souvent le sujet principal des conversations. Mon petit corps d'il y a 20 ans se sentait prisonnier d'une masse chaleureuse, mais tellement méprisée et injustement jugée par les autres. Et détestée par moi-même.

Je suis imposante parce que j'ai cru à ces régimes prétendument sains et garantis à 95 %. J'ai acheté, usé et abusé de ces crèmes, de ces pilules et de ces breuvages miracles à 99 %. La fatalité montre que je suis toujours restée du côté du plus petit pourcentage. L'échec n'était pas le mien, mais celui de la formule généralisée. Ma carrure et mon charisme étant ce qu'ils sont, je me suis permis de remettre en question chaque spécialiste qui me présentait un plan alimentaire sans nuance. J'ai boudé tous ces laboratoires et faiseurs de miracles, car jusqu'à très peu de temps, ils faisaient tous partie de mon menu.

Puis, je me suis penchée sur la véritable essence de la nutrition, et j'ai découvert que rien supprimer était la meilleure solution.Mon corps et mon esprit furent enfin en harmonie. Je mange en ne négligeant aucune classe d'aliment. Plus jamais je ne m'affame ni ne me surmène avec une activité physique non adaptée. La faim ne me réveille plus la nuit, j'ai enfin le repos que mon corps réclamait. En bannissant ces régimes, j'ai banni les soucis, les chagrins, les angoisses. Loin derrière moi les frustrations ! Je mange ce que je veux quand je veux. J'ai trouvé UNE activité sportive qui me convient à moi.

Aujourd'hui, lorsque je sors en famille, je suis à l'aise. Je mange comme tout le monde, je danse avec tout le monde et je ris sans me forcer. J'ai vu que mon bonheur fait le bonheur des miens.

En écoutant mon corps, mes désirs, mes propres choix, j'ai trouvé mon bien-être. Je suis devenue mon propre coach en nutrition. Je le suis devenue en croyant en moi bien plus qu'à toutes ces publicités qui ne me correspondent pas.

Dans les statistiques de tous ces régimes généralisés, je suis restée du côté du plus petit pourcentage ; mais aujourd'hui, pour ce qui est de l'atteinte de la santé et du bien-être, je suis à 100 %.

Merci de m'avoir lu. À vous de vous prendre en main maintenant.